Le milieu buccal forme un écosystème complexe dans lequel cohabitent un grand nombre de micro organismes. La flore buccale contient environ 300 espèces bactériennes. Parmi celles-ci, certaines jouent un rôle dans le développement de la carie, d’autres sont responsables de la parodontite. Dans des conditions normales, ces deux formes de bactéries pathogènes sont en compétition écologique avec les autres bactéries de la plaque qui les maintiennent dans des quantités limités. Mais plusieurs facteurs peuvent provoquer leur prolifération : non seulement l’hygiène dentaire, mais la composition de la salive qui varie en fonction des individus, de l’état de santé général, de l’alimentation, des changements hormonaux, etc. On sait depuis longtemps que la parodontite est symptomatique de certaines maladies. Les infections parodontales sont ainsi aujourd'hui reconnues comme une complication du diabète et de l’hyperthyroïdie. On connaît aussi le rôle joué par les variations hormonales dans l’apparition des gingivites de grossesse. Les études les plus récentes mettent en évidence le phénomène inverse : les bactéries présentes dans les poches parodontales peuvent passer dans le sang, s’accumuler sous forme de plaques dans les artères et provoquer des maladies cardiovasculaires ou encore traverser le placenta et provoquer des naissances prématurées.